La sous-déclaration des troubles musculosquelettiques d'origine professionnelle reste "considérable" en France

C’est ce qui ressort des résultats du programme de surveillance des maladies à caractère professionnel sur les années 2016-2017 et 2018-2019 diffusés par Santé publique France. Entre 2016 et 2019, les indicateurs de sous-déclaration des quatre localisations de TMS étaient compris entre 50 et 75 % selon le sexe, et se rapprochaient ainsi des estimations déjà réalisées en 2009.

En 2016-2017, le taux de sous- déclaration des TMS de l’épaule était de 55 % chez les femmes et 61 % chez les hommes. Il dépassait les 70 % aussi bien chez les hommes que chez les femmes en 2018-2019.

Le taux de sous-déclaration des TMS du coude et des SCC (syndrome du canal carpien) était relativement stable chez les femmes sur les 2 périodes d’étude, autour de 58 % et de 55 % respectivement. Il augmentait légèrement chez les hommes, passant de 66 à 71 % pour le coude et de 57 à 61 % pour le SCC.

Concernant les TMS du rachis lombaire, l’indicateur de sous-déclaration restait relativement stable sur la période (entre 49 [23-67] en 2013 et 61 % [34-80] en 2018-2019).

Pour les années 2016-2017 et 2018-2019 et toutes localisations confondues, les trois principales raisons évoquées pour la non-déclaration étaient un bilan diagnostique insuffisant ou en cours de finalisation, une méconnaissance du salarié quant à la démarche, et un refus du salarié.

En 2016-2017, la grande majorité des refus du salarié se traduisaient par une crainte pour l’emploi. En 2018-2019, cette raison restait fréquemment signalée mais semblait moins souvent mise en avant. Ces résultats sont conformes aux résultats déjà identifiés par ailleurs, les salariés ne voyant pas de réel bénéfice social à déclarer une maladie professionnelle et ayant peur des répercussions que cela pourrait avoir dans leur emploi ou leur employabilité.

Source : Programme de surveillance des Maladies à Caractère Professionnel. Estimation de la sous-déclaration des troubles musculo-squelettiques (TMS) chez les salariés en France en 2016-2017 et 2018-2019 et évolution depuis 2009