Le travail posté est la forme d’organisation du travail où des équipes se relaient au même poste les unes après les autres. Se relaient des équipes de jour et des équipes de nuit sans jamais interrompre la production. Le travail posté représente 21% de la main-d’œuvre en Europe. Cette organisation du temps de travail peut présenter des effets néfastes sur la santé, le travail posté augmenterait de 30% le risque de mauvaise santé mentale, et augmenterait l’insomnie et diverses maladies somatiques. Une nouvelle étude parue sur l’International Journal of Environmental Research and Public Health a voulu faire le point sur l’existence d’une association entre lombalgie et travail posté.
Le travail posté, une organisation de travail déjà mise en cause
Selon l'Organisation internationale du travail, le travail posté est défini comme "une méthode d'organisation du temps de travail dans laquelle les travailleurs se succèdent sur le lieu de travail." Le travail posté augmente de 30% le risque de mauvaise santé mentale. De plus, la fatigue, l'insomnie et diverses maladies somatiques sont des troubles courants du travail posté.
Plusieurs études de cohorte ont montré que le travail posté nocturne était associé au risque de maladie coronarienne et de fibrillation auriculaire incidente, de diabète de type 2, d'accident vasculaire cérébral ischémique, de cancer du sein chez les femmes, de stéatose hépatique non alcoolique, de diminution de la connectivité fonctionnelle du cerveau et d'obésité. Cependant, il n'y avait pas d'association significative entre le travail posté et l'insuffisance cardiaque ou l'apnée obstructive du sommeil. En outre, l'arrêt du travail posté a réduit le risque de maladie coronarienne chez les femmes.
Une étude pour déterminer le lien entre lombalgie et travail posté
Plusieurs études ont montré que le travail posté est significativement associé à la lombalgie. Le travail en équipe rotative, en équipe irrégulière, en équipe de nuit plus longue et le travail posté de plus de 16 h sont ainsi positivement corrélés à la lombalgie. Le travail de nuit de plus de 16 heures est associé à la lombalgie, qui est plus élevée lorsque les participants ont des problèmes de sommeil.
Pour étayer cette connaissance, une étude systématique et une méta-analyse ont été réalisées. Trois bases de données différentes (PubMed, EMBASE et Web of Science) ont été utilisées, pour un résultat de 40 études avec 1 839 258 participants pour la méta-analyse.
Sur le total de ces 40 études, le travail posté était significativement associé à la lombalgie chez les femmes. Les femmes étaient plus enclines à être touchées par une lombalgie que les hommes, qui eux, ne présentaient pas une association significative avec la lombalgie. Pour comprendre quand la lombalgie apparaît dans le cadre du travail posté et la différence entre les hommes et les femmes, une étude plus approfondie est nécessaire.
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