Les douleurs de croissance chez les enfants : qu’en est-il vraiment ?


Les « douleurs de croissance », bien qu'ancrées dans l'imaginaire collectif depuis le début du XIXe siècle, restent un sujet de débat parmi les professionnels de santé. Une récente étude menée par une équipe de chiropracteurs et chercheurs à l’Université du Sud Danemark, apporte un éclairage nouveau sur ce phénomène en explorant la prévalence des douleurs de croissance chez les jeunes enfants et leur possible lien avec la croissance physique​.

Qu'est-ce que les douleurs de croissance ?

Les douleurs de croissance sont généralement décrites comme des douleurs intermittentes affectant principalement les membres inférieurs des enfants âgés de 3 à 12 ans. Elles surviennent typiquement en soirée ou durant la nuit, perturbant parfois le sommeil des enfants. Malgré leur prévalence, l'origine exacte de ces douleurs reste incertaine, et leur lien avec la croissance rapide des os n’a jamais été scientifiquement établi.

Une étude danoise pour mieux comprendre l’origine des douleurs

L'étude danoise a été réalisée dans le cadre d'un suivi de 777 enfants âgés de 3 à 6 ans, avec une collecte de données sur une période de trois ans de 2016 à 2019. Les parents ont répondu à des questionnaires détaillés et à des SMS hebdomadaires pour signaler la présence de douleurs musculosquelettiques chez leurs enfants. Des entretiens téléphoniques ont permis d’affiner la description des symptômes​.

Les résultats de ses échanges ont montré :

  • une  prévalence entre 24 % et 43 % des enfants ont signalé des douleurs compatibles avec les douleurs de croissance.

  • des douleurs qui touchaient principalement les jambes, plus spécifiquement autour des genoux et des mollets.

  • des douleurs présentes 1 à 3 fois par semaine, majoritairement en soirée ou la nuit.

  • un quart des enfants affectés souffraient de troubles du sommeil.

  • aucune association claire avec le niveau socio-économique des parents n’a été mise en évidence.

Un lien avec la croissance toujours pas affirmé

Contrairement aux idées reçues, l'étude n'a trouvé aucune corrélation entre les douleurs signalées et une croissance rapide mesurée sur une période de six mois. Ces résultats confirment des études antérieures et renforcent l’idée que le terme de "douleurs de croissance" pourrait être inapproprié​.

Vers une meilleure définition des critères diagnostiques

L'un des principaux apports de cette étude est la suggestion d'un cadre diagnostique plus précis pour éviter les erreurs de classification et ne pas négliger d'autres pathologies musculosquelettiques potentiellement traitables. Les chercheurs proposent d'adopter les critères d'Evans, enrichis d'une nouvelle considération de la douleur unilatérale.

Ces critères incluent :

  • Douleur intermittente avec des périodes sans douleur.

  • Douleur non articulaire dans les membres, uni- ou bilatérale.

  • Apparition des douleurs en fin de journée ou la nuit, absentes le matin.

  • Absence de limitation fonctionnelle notable.

  • Aucune présence de signes inflammatoires (œdème, rougeur, chaleur).

Quelles sont les causes potentielles des douleurs ?

Si la croissance n'est pas directement responsable de ces douleurs, d'autres hypothèses sont avancées, telles que :

  • Fatigue musculaire liée à l'activité physique, causée par une sollicitation accrue des muscles et des os.

  • Facteurs génétiques, certaines études ayant montré une prédisposition familiale.

  • Déficit en vitamine D, qui pourrait jouer un rôle dans l'apparition des douleurs musculosquelettiques chez l'enfant.

  • Association avec le syndrome des jambes sans repos, un trouble neurologique souvent observé chez les enfants ayant des douleurs nocturnes​.

Des recommandations pour les parents et les professionnels de santé

Bien que les douleurs « de croissance » soient considérées comme bénignes, elles peuvent avoir un impact significatif sur le bien-être de l'enfant. Il est conseillé aux parents de :

  • Veiller à une bonne hygiène du sommeil et à des routines relaxantes avant le coucher.

  • Encourager une activité physique régulière, sans excès.

  • Surveiller les symptômes pour exclure des pathologies sous-jacentes plus sérieuses (ex. infections, troubles orthopédiques).

  • Consulter un professionnel de santé si les douleurs deviennent persistantes ou invalidantes.

Chiropraxie et prise en charge de l’enfant et l’adolescent

Le squelette en construction de votre enfant est continuellement sollicité, et parfois même mis à mal. Plus tard, l’adolescent se sédentarise favorisant ainsi l’apparition de douleurs musculo-squelettiques. Or à cette période son corps se transforme rapidement, favorisant ainsi l’apparition d’attitude scoliotique ou de vraies scolioses. Si votre enfant présente des douleurs ou des troubles posturaux, un suivi est recommandé durant cette période. 


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