L’organisation mondiale de la santé publie ses nouvelles recommandations de prise en charge de la lombalgie chronique


L'Organisation mondiale de la santé a publié le 7 décembre dernier ses nouvelles recommandations pour la prise en charge non chirurgicale de la lombalgie chronique chez les adultes. Des recommandations qui consacrent le recours aux thérapies manuelles et physiques et valorisent la contribution des chiropracteurs en tant que thérapeute de premier recours. Tout au contraire, le recours aux médicaments est le plus souvent écarté dans cette indication.

Sur quoi portent ces nouvelles recommandations ?

L'objectif de ce guide est de fournir des recommandations fondées sur des données probantes concernant les interventions de première intention pour les lombalgies chroniques chez les adultes, y compris les personnes âgées. C'est pourquoi ce guide de bonnes pratiques ne prend pas en compte la chirurgie ni les autres méthodes invasives comme  les infiltrations, qui ne sont pas des traitements de première intention.

A qui s’adressent ces recommandations ?

"Le public cible est constitué de professionnels de santé de toutes disciplines travaillant en première intention ou dans des établissements de soins primaires. Dans ce contexte, les lignes directrices se veulent neutres sur le plan disciplinaire. Les lignes directrices seront utiles au personnel clinique, notamment aux médecins, aux infirmières ; aux pharmaciens ; aux travailleurs paramédicaux, notamment aux chiropracteurs, aux ergothérapeutes, aux physiothérapeutes, aux psychologues, ainsi qu'aux responsables de programmes et de systèmes de santé publique", précise l'Organisation mondiale de la santé. 

Quelles sont les prises en charge recommandées par l’OMS pour les lombalgies chroniques ?

Les mobilisations et manipulations vertébrales ainsi que les programmes d’exercices structurés telles que délivrés par les chiropracteurs, comptent parmi les thérapies physiques recommandées pour tous les patients, y compris les personnes âgées. Les autres thérapies physiques recommandées comprennent les massages, l’acupuncture et le dry needling

L'éducation et les conseils structurés et standardisés font également partie des principales recommandations de prise en charge, tout comme la thérapie cognitivo-comportementale.

La neurostimulation électrique transcutanée, les ultrasons thérapeutiques, la traction et les attelles/soutiens lombaires n'ont pas été jugés utiles, et il a été recommandé de ne pas les utiliser dans le cadre des soins prodigués aux adultes souffrant de lombalgie chronique.

Qu’en est-il de la réponse médicamenteuse à la lombalgie chronique ?

Les recommandations de l’OMS sont très fermes à l'égard de la plupart des formes d'interventions pharmacologiques couramment utilisées. Seuls les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont recommandés, dans le cadre d’une prise en charge multimodale exclusivement.

Les opioïdes, les benzodiazépines, les antidépresseurs, les anticonvulsivants, les relaxants musculaires, les préparations à base de cannabis et le paracétamol (acétaminophène) ont tous reçu un avis défavorable, avec un conseil explicite de ne pas les utiliser ou les recommander. À l'exception du poivre de Cayenne topique (capsicum), aucun remède à base de plantes n'a été recommandé.

La collaboration pluriprofessionnelle, un enjeu pour le patient

Les lignes directrices de l’OMS soutiennent l'utilisation d'interventions biopsychosociales à composantes multiples. Lors de la conférence de lancement de ces nouvelles recommandations, les orateurs ont insisté à plusieurs reprises sur la valeur de la prise de décision partagée et sur la nécessité de reconnaître les besoins, les préférences et le contexte du patient.

Les chiropracteurs saluent la publication de ces recommandations

S’exprimant après la conférence, le secrétaire général de la Fédération mondiale de chiropraxie, Richard Brown, a déclaré : "Cette importante directive de l'OMS est un appui solide à ce que de nombreux chiropracteurs, qui fondent leur pratique sur la science, font dans leurs cabinets partout dans le monde, tous les jours ».

"En tant qu'acteur non étatique entretenant des relations officielles avec l'OMS, la Fédération mondiale de chiropraxie plaide depuis de nombreuses années en faveur d'une directive sur la lombalgie applicable à tous les adultes, y compris les personnes âgées.

"Nous sommes particulièrement satisfaits de voir que cette directive soutient fermement l'approche biopsychosociale de la douleur et de l'incapacité liées à la colonne vertébrale, l'importance de la réadaptation et les interventions pour lesquelles les chiropracteurs sont spécifiquement formés.

"Les chiropracteurs affichent des niveaux de satisfaction des patients constamment élevés en raison d'une communication forte et empathique, d'une approche pratique, de l'utilisation de conseils en matière d'exercice et de mode de vie, et de leur soutien aux modèles de soins interprofessionnels et collaboratifs. Les recommandations de ce guide constituent un argument de poids pour que les États membres envisagent d'intégrer la chiropraxie dans les systèmes de santé ».

Pour accéder à l'intégralité de la directive, au résumé et aux recommandations, consulter le site https://www.who.int/publications/i/item/9789240081789.


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