Publiée dans The Journal of pain en décembre dernier, une étude conduite par une spécialiste de l’imagerie biomédicale de la faculté de médecine de l’Université de Harvard s’intéresse aux effets des thérapies manuelles sur le cerveau, en relation avec le ressenti de la douleur lombaire. Une recherche menée avec le concours de chiropracteurs.
Au cours des apprentissages et des expériences, la structure du cerveau se modifie, avec la fabrication de nouvelles connexions entre les neurones. On parle de « plasticité cérébrale » pour décrire cette capacité du cerveau à se façonner au gré de l'histoire vécue. Or la lombalgie chronique est associée avec des changements de la plasticité cérébrale.
Par ailleurs, on sait que les thérapies manuelles, en particulier la chiropraxie, montrent des résultats probants en termes de soulagement de la lombalgie chronique.
Aussi paraissait-il pertinent d’investiguer grâce à la neuroimagerie de potentiels mécanismes susceptibles d’expliquer l’impact des thérapies manuelles sur ces douleurs. Tel est l’objectif de l’équipe de chercheurs qui s’est intéressée aux effets des thérapies manuelles sur le cerveau, en relation avec le ressenti de la douleur lombaire.
Plus en détails, c’est l’effet des manipulations et mobilisations vertébrales sur la perception de la douleur lombaire d’une part, et sur la connectivité du réseau de saillance au repos, d’autre part, qui a été étudié. Le réseau de saillance est une structure cérébrale qui détermine, parmi la multitude de stimuli internes et externes, ceux qui sont signifiants et dignes d'attention.
Pour y parvenir, quinze patients lombalgiques chroniques ont subi une IRM fonctionnelle avant et juste après avoir reçu un acte chiropratique de mobilisation ou de manipulation vertébrale. Ces patients avaient également évalué la douleur ressentie avant et après l’intervention chiropratique.
Les deux types d’actes, mobilisation et manipulation ont généré une diminution de la douleur ressentie par les patients. A l’IRM, on relève néanmoins que seule la manipulation a significativement augmenté la connectivité du réseau de saillance dans des régions du cerveau impliquées dans les perceptions sensorielles.